La question de l'éducation à donner à un enfant

Une des raisons qui peuvent ôter à certaines personnes l'envie d'élever des enfants est le fait qu'il n'est pas vraiment possible de savoir si on les éduque de la bonne façon. J'ai vu dans une émission que même quand il est nourrisson, la façon dont sa mère réagit aux gestes de son enfant aura des conséquences sur toute sa personnalité future!
Si on le protège de tout, on risque d'en faire un hypersensible qui souffrira de vivre dans cette société.
Mais par contre, la moindre accoutumance à l'horreur de notre société risque de le renforcer et d'en faire donc quelqu'un de blasé

En ce qui me concerne, ce fait s'ajoute à d'autres(à débattre éventuellement ailleurs) pour me retirer toute envie d'en avoir

Mais certains d'entre-vous ont sûrement des idées intéressantes et plus optimistes que les miennes sur le sujet, dans ce cas, c'est le lieux pour vous exprimer

Stéphane Ascoët a écrit:Pourtant, dans la charte qu'on doit accepter au début, il me semble avoir lu que seuls les sujets liés au V sont acceptés

Et à quoi servirait alors la partie "agora" ? Elle est là, justement, pour parler de choses qui nous touchent mais ne sont pas forcément en rapport avec le végéta*isme !
Alors, bienvenue à cette discussion passionnante et d'actualité concernant l'éducation !

Stéphane Ascoët a écrit:Quant au fait qu'un enfant doit voir que la télévision existe et autres choses du genre, ce sont justement des choix tellement difficiles, qui ont tellement de conséquences qu'on ne peut connaître que je refuse de prendre cette responsabilité

Je suis un ex-enfant élevé sans la télé. Mes parents n'en avaient pas, au début, puis ils en ont une une vieille en N&B qu'on ne regardait qu'un seul soir par semaine.
J'ai ressorti de cette éducation que je me passe très bien de cette boîte à images, puisqu'à mon tour je n'en ai pas... Cependant, j'en ai eu une vraie frustration, enfant : non pas de ne pas la regarder, ce qui ne m'intéressait guère (on avait toute sorte d'activités tellement plus riches et variées, avec mes parents !), mais surtout de ne pas pouvoir m'insérer dans les discussions des cours de récré... Car il est notoire (et bien malheureux !) que les gamins, entre eux, ne parlent presque que de ça...
J'étais un petit garçon timide, et ce manque de facilités pour partager avec mes camarades m'a beaucoup affecté. Je ne reproche cependant pas à mes parents de nous avoir appris à nous passer de cette machin infernale. Je les en remercie, même. Mais je veux jsute témoigner de ce qu'aucune situation n'est idéale, et que le fait de permettre un accès limité, raisonné et expliqué à la télé à un enfant n'est pas forcément mauvais...

Bien à tous,

Nico.

je pense que l'enfant une fois grand prend dans l'éducation ce qui lui plait et, indépendant, il fait comme il veut...
en fait je ne crois pas que l'éducation a une incidence importante sur les comportements futurs de l'adulte. celui-ci a son libre arbitre, c'est à dire choisit et décide de ce qu'il a envie de faire.

pour ce qui est de faire ou non des enfants, on peut avoir des tas de raisons de ne pas vouloir d'enfant ou au contraire en avoir, mais je pense que çà doit rester un libre choix...

geispe a écrit:je pense que l'enfant une fois grand prend dans l'éducation ce qui lui plait et, indépendant, il fait comme il veut...
en fait je ne crois pas que l'éducation a une incidence importante sur les comportements futurs de l'adulte. celui-ci a son libre arbitre, c'est à dire choisit et décide de ce qu'il a envie de faire.

Bien d'accord avec toi. Les parents (disons en gros, les "bons" parents) essaient de faire de leur mieux, soit en reproduisant le comportement de leurs propres parents, soit en faisant exactement le contraire, pour le meilleur et pour le pire, en composant aussi avec l'autre, etc. Les cas de figure sont multiples et on n'élève probablement pas un enfant unique de la même façon qu'une fratrie, on aime ou pas les jeux de société, le sport, etc. Je crois que l'enfant se construit avec ce qu'on lui apporte dans la famille, mais aussi avec tout le reste. C'est comme pour le féminisme : on critique les poupées et la comtesse de Ségur, mais j'ai eu les deux, j'ai adoré les deux, et je ne pense pas être devenue une femme soumise
Et j'ai souvent constaté que les reproches qu'on peut faire à ses parents les prennent souvent au dépourvu, que ce qu'on a essayé de renforcer dans l'éducation de son enfant est un échec total, bref, je me répète, que c'est l'enfant qui se construit lui-même et que les parents sont très très loin de maîtriser tous les paramètres, sauf à vivre complètement coupés du monde, et encore.

Sans parler de télé, je suis assez d'accord sur le fait que les premières années d'une vie peuvent être déterminantes. Je ne peux que me rendre à cette évidence tant je désespère devant un bon nombre de mes élèves. On a beau dialoguer, leur enseigner le respect, s'ils ont été élevés de manière à se f***** de tout, il est très difficile de les faire évoluer (surtout que, de retour à la maison, on remet une couche, de télé, souvent...). J'avoue que c'est ce qui me fait peur aussi, notamment dans l'adoption (comment panser des plaies infligées en guise de bienvenue au monde ?).

C'est pourquoi je désespère quand je vois comment certains parents d'élèves parlent à leurs enfants ("vas-y, je vais faire ta race" ou autres "tu vas prendre mon point dans la g*****", véridique, hélas...). Forcément, face à cela, ils ont intérêt à être vite blasés, sinon, ils n'ont plus qu'à devenir dépressifs ! Mais la lueur d'espoir, c'est quand même quand ils se retourne vers toi (même si dans ton dos, ils se moquent, pour faire comme tout le monde), et que tu lis dans leurs yeux que tu as réussi à leur montrer que les adultes ne sont pas tous comme ça. Y'a quelque chose à creuser là-dedans, je crois et il ne faut pas baisser les bras.

Oups, faut que j'y aille ! A la revoyure !

J'ai vu une série documentaire sur l'adoption sur Arte, les résultats étaient bien différents selon l'âge d'adoption Il s'agissait d'une famille dans le genre hippie, et les enfants qu'ils avaient adopté très jeunes semblaient devenus des jeunes adultes vraiment très biens Par contre, ils n'ont jamais réussi à obtenir un résultat aussi bon avec ceux qu'ils avaient adopté à un âge qui leur avait laissé le temps de connaître la vie dans la rue(par exemple)

J'ai eu encore mieux: des jeunes qui parlaient comme ça à leur mère Et elle semblait trouver ça normal Je leur ai interdit de parler de cette façon à leur mère(au passage, je signale qu'avec leur père, ce n'était du tout la même chose ), mais j'ai senti qu'elle n'était pas à l'aise que je prenne sa défense

Je me demande bien comment sont devenus certains jeunes à qui j'ai tenté de donner cette lueur d'espoir

J'ai eu encore mieux: des jeunes qui parlaient comme ça à leur mère Et elle semblait trouver ça normal

Je me demande bien comment sont devenus certains jeunes à qui j'ai tenté de donner cette lueur d'espoir

Le vendredi, lorsque je suis à l'ouverture du portail, le matin, j'en vois certains qui parlent aussi de cette façon à leurs parents. Mais, j'ai plus envie d'engueuler les parents que les gosses. Ca me met hors de moi lorsqu'un petit dit à sa mère des grossièretés et que celle-ci me regarde avec un sourire benêt !!! Là, je me dis que c'est pas gagné !

Pour ce qui est des mômes pour qui j'ai eu un petit espoir un jour, malheureusement, j'en vois beaucoup pour qui tout le boulot que j'ai fait a été détruit par la négligence des parents. Parfois, ça donne envie de tout lâcher : on fait de notre mieux plus de 50 heures par semaine (26 heures devant eux, mais bien plus en prépas et corrections) et à la sortie, les parents leur parlent comme à des moins que rien ou le contraire...

Ca va peut-être choquer certains, mais moi, je suis choquée quand je vois des parents qui délaissent leurs enfants (plusieurs en échec scolaire, pas lavés le matin, qui traînent dans les parcs le soir tard...) et qui en ont déjà 3, se ramène un beau matin avec encore un autre rejeton qu'ils tiennent machinalement sans y prêter attention. Ca, ça m'écoeure et j'ai peur quand je me dis qu'ils seront nombreux dans ce cas, avec cette éducation, à prendre notre relève. Attention, je ne dis pas que moi, je serai la maman idéale, mais de là à gâcher mes enfants comme cela et à peupler la planète de gamins paumés et irrespectueux de tout, il y a un fossé. Dire que j'hésite à avoir un enfant et que si j'en ai un, il restera unique parce que je me dis que nous sommes déjà bien nombreux, eux, n'hésitent pas à compromettre lourdement l'avenir de leurs enfants.

Mais que faire ? On se tue tous les jours à leur apprendre le respect et à la sortie, les parents nous insultent dans notre dos ou s'engueulent, devant leurs gosses. C'est vrai que nous, les enseignants, avons notre part de responsabilité dans l'avenir de ces enfants, mais que sommes-nous face aux parents ? Franchement, je comprends ton inquiétude, mais de toutes manières, je ne pense pas que nous pourrions être d'aussi mauvais parents car nous, nous nous préoccupons d'eux alors qu'ils ne sont pas nés ! C'est tout le contraire des parents que je viens de décrire.

Mais à côté de ça, il y en a que j'adopterais volontiers, des gosses vaiment intelligents, sensibles. Certes, ils n'ont pas l'esprit tranquille, mais si on les soutient, ils pourront faire évoluer les choses, de petites choses, peut-être, mais qui sait... Et nous, nous sommes là pour les encourager. Et puis, dans un enfant, il n'y a pas que l'éducation. Moi, je n'ai pas eu une enfance rose, mais j'ai beaucoup réfléchi, j'ai pris du recul et puis, j'ai rencontré une amie qui m'a montré qu'il y avait d'autres manières de vivre et aujourd'hui, je me dis que j'ai fait un sacré chemin... Si sa mère n'avait pas fait 3 filles (elle était la petite dernière), Je ne serais peut-être plus là, ou bien, je ne serai qu'une dépressive de plus... Parfois, un enfant ayant certaines valeurs peut récupérer un autre enfant qui n'a pas eu cette chance. Nous avons besoin de ces enfants là (mais c'est vrai qu'il est dur de savoir si notre enfant sera quelqu'un de bien ou pas). Comme quoi, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

zygolaenopsis a écrit: parents ? Franchement, je comprends ton inquiétude, mais de toutes manières, je ne pense pas que nous pourrions être d'aussi mauvais parents car nous, nous nous préoccupons d'eux alors qu'ils ne sont pas nés ! C'est tout le contraire des parents que je viens de décrire.

Comme disait Paul Watson à la FAC de Jussieu: "Le problème, c'est que ceux qui ne devraient pas faire d'enfants en font à la chaîne, et que ceux qui n'en font pas... sont ceux qui devraient en faire"

Stéphane Ascoët a écrit:

zygolaenopsis a écrit: parents ? Franchement, je comprends ton inquiétude, mais de toutes manières, je ne pense pas que nous pourrions être d'aussi mauvais parents car nous, nous nous préoccupons d'eux alors qu'ils ne sont pas nés ! C'est tout le contraire des parents que je viens de décrire.

Comme disait Paul Watson à la FAC de Jussieu: "Le problème, c'est que ceux qui ne devraient pas faire d'enfants en font à la chaîne, et que ceux qui n'en font pas... sont ceux qui devraient en faire"

Un comportement proche de l'autodestruction, donc... L'Homme a-t-il programmé sa déchéance ? Et ceux qui "doivent" faire des enfants doivent-ils le faire vraiment, tout en sachant que ça implique peut-être de mauvaises conditions de vie pour eux, dans le futur, et de devoir se battre face à ceux (plus nombreux) qui reproduiront les bêtises de leurs parents ? Et qui sont ceux qui doivent en avoir ? Tout le monde doit se trouver des raisons d'en avoir, comment savoir lesquels ont les bonnes. Je crois que c'est une question vieille comme le monde. Il y a de quoi s'interroger longuement... Quelqu'un pour dire un truc gai ???

Et bien dis donc, tu commences à dire comme moi
En espérant que ça te fasse du bien: je vais mieux depuis hier après-midi, et en ce moment, mes collègues s'extasient parce que un nuage de petits flocons de neige vient d'encercler le ciel bleu: on a les immeubles modernes et vitrés qui semblent pris dans la tempête de neige grise d'un coté, et du ciel bleu qui disparaît progressivement, comme sous une nuée d'insectes, de l'autre

Et alors qu'il faisait un temps printanier, en une minute tout est devenu blanc, il y a comme un mur de flocons gris qui barre la vue

Puis ce sont devenus de gros flocons blancs tourbillonnants et se fracassant sur les vitres qui font très "Noël"

Bien évidemment, ça fait du bien de savoir que tu vas mieux. Ici aussi, on est à l'ère glaciaire ! Tout est blanc : il y a eu une petite tempête de neige il y a quelques heures. C'est beau, mais j'espère que j'aurai un bus pour aller bosser demain, parce qu'une heure de marche le matin dans la neige, avec des après-ski, passe encore, mais le retour, le soir après avoir piétiné et couru toute la journée, argh !!!

Comme je te l'ai dit sur l'autre post, tes opinions étaient avant les miennes aussi et je n'envisageais pas du tout d'avoir un enfant. Et je ne sais pas ce qui s'est passé, mais lorsque je suis devenue vraiment végétalienne, ça m'est tombé dessus : j'ai eu comme une lueur d'espoir, de pouvoir prouver aux autres qu'une grossesse végétaLienne était possible, qu'on pouvait vivre de cette manière et élever les futures générations comme ça (surtout quand on a la chance que le papa soit d'accord, et d'avoir la relation de couple que l'on aurait voulu pour ses propres parents). Mais la décision n'est pas si facile à prendre quand on réfléchit à l'éventuel avenir de cet enfant. Si je décidais finalement de l'avoir, cet enfant, je pourrais lui dire qu'il est vraiment le fruit de mon espoir, de la foi que j'ai décidé d'avoir en l'Homme. Pour l'instant, je ne sais pas encore si j'ai suffisamment d'espoir...

A suivre... (oui, parce qu'il faut que je prenne ma douche avant 17 heures... )